Pourquoi nous avons migré notre support de HelpScout à FreeScout – et ce que cela dit sur la réversibilité des SaaS

En 2010, la gestion du support chez Piwigo était simple : une boîte mail, un seul opérateur (Pierrick) et une gestion entièrement manuelle. En 2014, nous avons adopté HelpScout, une solution SaaS de gestion de tickets, qui à l’époque faisait bien son travail.

Mais les années passant, nous avons vu HelpScout augmenter ses prix, dégrader son expérience utilisateur et ajouter des fonctionnalités “sexy” mais inutiles, sans répondre aux vrais besoins des utilisateurs.

Nous avons alors décidé de migrer vers FreeScout, une alternative open source que nous hébergeons nous-mêmes. Cette transition nous a confortés dans une conviction : la réversibilité n’est pas un détail, c’est un enjeu majeur.

Quand un logiciel devient trop cher pour ce qu’il est

HelpScout était initialement facturé 15 $/mois/agent, puis 20 $. Avec trois agents (Damien, Hannah et Pierrick), nous étions à 60 $/mois. Mais impossible d’ajouter d’autres agents pour des interventions ponctuelles sans faire exploser la facture.

Puis HelpScout a annoncé un nouveau modèle basé sur le volume de tickets. Résultat ? Nous serions passés dans une fourchette de 150 à 250 $/mois. Une somme délirante pour… une boîte mail partagée.

Chez Piwigo.com, nous avons une approche différente. Certes, nos prix évoluent avec le temps, mais nous respectons nos anciens clients : ils conservent leurs tarifs d’origine et nous ne les forçons jamais à passer sur les nouvelles offres. En 15 ans, n’avons appliqué qu’une seule augmentation aux clients de notre ancienne offre “Individuels” (+10 % en 2023, pour nous adapter à l’inflation).

Quand l’interface évolue… mais dans le mauvais sens

Au départ, HelpScout était fluide et fonctionnel. Mais quand ils ont voulu moderniser leur interface, tout s’est dégradé :

  • Bugs à répétition (perte de messages en cliquant sur “Répondre”)
  • Ralentissements et crashs fréquents
  • Ergonomie en baisse

Le plus frustrant ? Pendant ce temps, ils ont ajouté des fonctionnalités “IA” pour rédiger des réponses automatiques… alors que leur interface de base devenait pénible à utiliser.

Nous avons fait un parallèle avec Piwigo : nous avons amélioré notre interface au fil des versions (2.10 → 15), mais en mettant toujours l’expérience utilisateur en priorité. Un beau design, c’est bien. Une interface stable, fluide et intuitive, c’est mieux. Et avant d’ajouter du “sexy”, nous nous assurons que le cœur du produit reste stable, fluide et intuitif.

La réversibilité : un principe clé dans le monde du logiciel

Nous connaissons bien le concept du vendor lock-in : le fait qu’un logiciel SaaS vous retienne, en rendant le changement vers un autre outil difficile. C’est quelque chose qui a toujours été contraire à nos valeurs. Mais cette migration nous a fait réaliser à quel point ce que nous faisons chez Piwigo est rare et précieux.

Quand nous avons voulu quitter HelpScout, nous sommes allés de déconvenue en déconvenue :

  • Aucune option d’export propre
  • FreeScout n’a pas d’outil d’importation natif
  • Seule solution : payer un prestataire 1 100 $ pour exécuter un script “automatisé”

Autrement dit, HelpScout verrouille l’accès aux données, et FreeScout (qui pourtant se présente comme une alternative) ne facilite pas l’importation. Une belle démonstration de l’importance de la réversibilité.

Chez Piwigo.com, nous avons fait un choix totalement opposé :

  • À tout moment, nos clients peuvent exporter leurs données et les héberger ailleurs
  • Avec un nom de domaine personnalisé, la transition peut être invisible pour leurs utilisateurs
  • Nous ne verrouillons personne. Jamais.

C’est le Graal de la réversibilité. L’utilisateur est maître de ses données, libre de partir ou de rester, et ça change tout.

Le passage à FreeScout : plus stable, plus rapide, moins cher

Après quelques tests, FreeScout s’est révélé plus performant que HelpScout. Hébergé sur un serveur OVH pour moins de 5 €/mois, avec autant d’agents que nous voulons sans surcoût.

Et surprise : certaines fonctionnalités basiques que HelpScout refusait d’implémenter, comme l’option de ne pas inclure tout l’historique dans une réponse, étaient déjà là par défaut. Comme quoi, c’était possible…

Ce que cette histoire nous apprend sur les SaaS

Notre migration illustre trois grandes tendances inquiétantes :

  • Des augmentations de prix injustifiées dans le monde du logiciel SaaS ;
  • Des mises à jour qui nuisent à l’expérience utilisateur ;
  • Des verrous sur les données qui rendent la sortie difficile.

Chez Piwigo, nous faisons le pari inverse :

  • Même si notre grille tarifaire a évolué au fil des années, pour nous adapter à notre clientèle d’entreprises et d’administrations, nous avons toujours laissé aux clients existants la possibilité de conserver leur tarif de départ ;
  • Notre interface évolue avec et pour ses utilisateurs ;
  • Nous laissons à nos clients une liberté totale sur l’hébergement du logiciel, et ils peuvent à tout moment, gratuitement, récupérer l’intégralité de leurs données.

Cette histoire nous conforte dans nos choix. La réversibilité n’est pas une option. C’est un engagement.

Pourquoi Flickr (re)devient payant

La nouvelle a fait grand bruit dans la communauté des amoureux de la photo : le 5 novembre 2018, Flickr, le célèbre service d’hébergement et de partage de photos, annonce un changement important dans sa politique tarifaire : les comptes utilisateurs gratuits hébergeant plus de 1000 photos devront dorénavant souscrire à un abonnement payant, sous peine de voir une partie de leurs photos supprimées. Les utilisateurs crient au scandale sur les réseaux sociaux, à la recherche d’une solution gratuite et illimitée pour remplacer Flickr. Read More

UFC-Que Choisir lance un ultimatum à Facebook et Google

L’association française et indépendante UFC-Que Choisir a enquêté sur les conditions d’utilisation des géants américains du web Facebook, Google et Twitter. Concernant l’utilisation des données personnelles, elle les a jugé abusives et contradictoires aux lois européennes et françaises. L’UFC-Que Choisir lance donc un ultimatum de 3 semaines à ces entreprises américaines pour se mettre en conformité avec la loi.

l'UFC-Que choisir lance un mouvement pour que les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données

l’UFC-Que choisir lance un mouvement pour que les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données

C’est une initiative courageuse. Nous espérons que cela fera prendre conscience du problème au grand public. Pour en savoir davantage, nous encourageons nos lecteurs à lire les détails publiés sur leur site, à regarder l’interview d’Alain Bazot sur BFMTV. Rejoignez leur mouvement en signant la pétition “Je garde la main sur mes données”.

Derrière ces conditions d’utilisation jugées abusives il y a le choix d’un modèle économique basée sur la gratuité. Pour simplifier, les clients de Google et Facebook sont les annonceurs publicitaires et pas les utilisateurs. Tout cela, nous en parlions sur le billet Pourquoi Piwigo.com n’est pas gratuit ?

Pour partager leurs photos, les utilisateurs soucieux du contrôle de leurs données pourront s’orienter vers Piwigo.com. Nous vous invitons à (re)lire le positionnement de Piwigo.com : respect de votre vie privée, vous gardez le contrôle sur vos photos, pérennité et non verrouillage du client.

Pourquoi Piwigo.com n’est pas gratuit ?

Dans ce billet, nous parlons spécifiquement du service Piwigo.com qui inclut l’hébergement, l’installation et les mises à jour de Piwigo, ainsi que les sauvegardes et le support par email. Le logiciel Piwigo, distribué sur Piwigo.org est et restera libre et gratuit.

Parmi les services d’hébergement de photos sur le web, nombreux sont gratuits. Faire fonctionner ces plateformes coûte de l’argent : machines, électricité, salaires, etc. Ces services doivent donc gagner de l’argent, d’une façon ou d’une autre. Le modèle de l’internet “gratuit” implique forcément des contreparties. Comme disent les américains, “if you don’t pay for the product, then YOU are the product”, c’est à dire que si vous ne payez pas pour un service, alors c’est vous qui êtes vendu (à un tiers).

Pour simplifier, l’objectif de ces services gratuits est d’attirer un maximum d’utilisateurs pour générer un maximum de contenu qu’ils vont pouvoir monétiser. Cette monétisation suit généralement le modèle de la vente indirecte du “profil” des utilisateurs aux annonceurs publicitaires : une publicité ciblée est beaucoup plus efficace qu’une publicité générique. Savoir que vous aimez la cuisine ou les voyages paradisiaques a une valeur énorme pour les publicitaires. Les véritables clients de ces plateformes, ce sont donc les annonceurs publicitaires, pas les utilisateurs.

Piwigo.com ne cherche ni à revendre votre profil à des tiers ni à améliorer la qualité des publicités ciblées car il n’y a pas de publicité sur vos galeries. Le modèle économique de Piwigo.com est donc inversé : l’utilisateur paie pour le service et donc le client c’est l’utilisateur, pas des annonceurs publicitaires. On trouve ça plus sain comme relation avec nos utilisateurs, j’espère que vous aussi !